Gestion des transactions avec Spring

Comprendre les transactions

Avant tout, il est essentiel de clarifier ce qu’est une transaction. Une transaction représente une suite d’opérations qui doivent s’exécuter de manière atomique, ce qui signifie que toutes doivent être réalisées avec succès ou, en cas d’échec de l’une d’elles, aucune ne doit être finalisée. Imaginez une transaction bancaire : lors du transfert d’argent d’un compte à un autre, il est crucial que le montant soit à la fois débité du compte émetteur et crédité sur le compte destinataire. Si une étape du processus échoue, l’ensemble de la transaction doit être annulé pour éviter les erreurs.

Les transactions sont un concept fondamental dans les systèmes d’information. Par exemple, la plupart des systèmes de gestion de bases de données relationnelles (SGBDR) comme Oracle, MySQL et PostgreSQL, sont équipés d’un moteur de transactions. Ce moteur assure que chaque transaction respecte quatre propriétés essentielles, souvent résumées par l’acronyme ACID :

  1. Atomicité : garantit que toutes les opérations d’une transaction sont réalisées ou aucune.
  2. Cohérence : maintient l’intégrité des données en passant d’un état valide à un autre.
  3. Isolation : permet l’exécution de plusieurs transactions de manière indépendante sans interférence.
  4. Durabilité : assure que les résultats d’une transaction validée sont définitivement enregistrés.

Cette base de compréhension est essentielle pour explorer comment Spring gère ces transactions, assurant robustesse et efficacité dans le traitement des données.

Gestion des transactions avec le Spring Framework

Maintenant que nous avons une bonne compréhension des transactions, explorons comment les gérer efficacement avec le Spring Framework. Ce dernier offre un support solide pour la gestion des transactions à travers son module de gestion des transactions (Spring Transaction Management).

Voici les étapes fondamentales pour intégrer la gestion des transactions dans votre application Spring :

  1. Configuration de la source de données (DataSource) : La première étape consiste à configurer la source de données que votre application utilisera. Cela peut être une base de données relationnelle telle que MySQL ou PostgreSQL, ou même une source de données NoSQL. Cette configuration est cruciale car elle détermine comment les données sont stockées et récupérées durant les transactions.

  2. Configuration du gestionnaire de transactions : Spring permet de configurer divers gestionnaires de transactions adaptés à différentes technologies de base de données. Par exemple, le DataSourceTransactionManager est souvent utilisé pour les transactions qui reposent sur JDBC.

  3. Annotation des méthodes avec @Transactional : Après avoir mis en place votre source de données et votre gestionnaire de transactions, vous pouvez marquer les méthodes devant être exécutées de manière transactionnelle avec l’annotation @Transactional. Il suffit d’ajouter cette annotation au-dessus de la méthode concernée pour indiquer à Spring de gérer la transaction lors de son exécution.



Ces étapes constituent le cadre de base pour utiliser la gestion des transactions dans Spring, permettant ainsi une exécution sûre et efficace des opérations de base de données au sein de vos applications.

L’annotation @Transactional

L’annotation @Transactional est utilisée dans Spring Framework pour définir des transactions dans notre code. On l’ajoute simplement au-dessus des méthodes où nous voulons que la gestion des transactions soit activée.

Dans l’exemple ci-dessous, nous avons une classe UserService avec deux méthodes : getUser() et saveUser(User user). En ajoutant @Transactional au-dessus de ces méthodes, nous activons la gestion des transactions.

Avec @Transactional, nous pouvons également configurer des propriétés. Par exemple, en utilisant readOnly = true, nous définissons une transaction en lecture seule, ce qui signifie qu’on ne modifie pas les données dans la base, on les lit simplement.

Par défaut, une transaction est invalidée (rollback) seulement si une erreur non contrôlée se produit (une classe d’exception qui hérite de RuntimeException ou Error). Pour changer ce comportement, on peut spécifier les exceptions qui doivent entraîner un rollback avec l’attribut rollbackFor dans l’annotation @Transactional.

Ici, si UserExistsException est levée, la transaction sera annulée. Sinon, la transaction sera validée même si une autre exception est levée. Si on veut que toutes les exceptions entraînent un rollback, on peut utiliser @Transactional(rollbackFor = Exception.class).


La propagation de la transaction dans Spring Framework

La gestion des transactions dans Spring permet de définir comment une méthode transactionnelle réagit en fonction de l’état de la transaction existante lorsqu’elle est appelée. Cela est configuré grâce à l’attribut propagation de l’annotation @Transactional. Examinons les différentes options de propagation et leurs utilisations spécifiques:

  1. REQUIRED :
  • Description : Si une transaction est déjà en cours, la méthode s’exécute dans cette transaction existante; sinon, une nouvelle transaction est démarrée.
  • Utilisation recommandée : Idéale lorsque la méthode doit s’exécuter dans une transaction mais peut se joindre à une transaction existante sans nécessiter une transaction indépendante.

2. REQUIRES_NEW :

  • Description : La méthode crée toujours une nouvelle transaction, suspendant toute transaction existante jusqu’à ce que la nouvelle transaction soit terminée.
  • Utilisation recommandée : Parfait pour les cas où vous avez besoin d’une transaction totalement indépendante des autres transactions actives.

3. SUPPORTS :

  • Description : La méthode s’exécute dans une transaction existante si elle est déjà en cours; sinon, elle s’exécute sans transaction.
  • Utilisation recommandée : Convient aux méthodes flexibles qui n’ont pas besoin de transaction mais peuvent en bénéficier si une est déjà présente.

4. NESTED :

  • Description : Si une transaction est déjà en cours, une sous-transaction est créée au sein de cette transaction principale; si aucune transaction n’est active, une nouvelle transaction est démarrée.
  • Utilisation recommandée : Idéale pour les situations nécessitant des transactions imbriquées pour garantir des rollbacks indépendants au sein d’une transaction plus large.

5. MANDATORY :

    • Description : La méthode doit être exécutée dans une transaction existante, sinon une exception est lancée.
    • Utilisation recommandée : Utilisez cette option quand une méthode dépend de la présence d’une transaction active, indicatif d’une erreur de logique si aucune n’est en cours.

    6. NEVER :

      • Description : Assure que la méthode ne s’exécute jamais dans une transaction. Si une transaction est active, une exception est lancée.
      • Utilisation recommandée : Choisissez cette option pour garantir qu’une méthode s’exécute hors de tout contexte transactionnel, idéal pour les opérations qui ne doivent pas être annulées.

      7. NOT_SUPPORTED :

        • Description : La méthode s’exécute hors de tout contexte transactionnel; toute transaction active est suspendue pendant l’exécution de la méthode.
        • Utilisation recommandée : Parfait pour désactiver la gestion des transactions lorsque cela est nécessaire pour des opérations spécifiques.

        Ces options offrent une flexibilité significative dans la gestion des comportements transactionnels, permettant aux développeurs de choisir la stratégie la plus adaptée selon les exigences spécifiques de chaque méthode.

        Ces valeurs déterminent le comportement de votre méthode par rapport à la transaction en cours ou à la nécessité de démarrer une nouvelle transaction. Choisissez la valeur qui correspond le mieux au comportement désiré de votre méthode dans votre application.

        L’isolation dans les transactions

        L’isolation transactionnelle est essentielle pour permettre l’exécution simultanée de plusieurs transactions sans interférences mutuelles. Elle assure que chaque transaction est traitée indépendamment des autres. Voici comment cela est géré et les problèmes potentiels qui peuvent survenir avec des transactions concurrentes :

        Problèmes potentiels avec les transactions concurrentes :

        1. Lecture sale (Dirty Read) : Cela se produit lorsqu’une transaction lit des données qui ont été modifiées par une autre transaction non encore finalisée. Si la transaction en cours est annulée, les données lues précédemment peuvent se révéler incorrectes.

        2. Lectures non répétables (Non-repeatable Reads) : Un problème survenant lorsqu’une transaction relit des données et découvre que ces dernières ont été modifiées par une autre transaction entre les deux lectures.

        3. Lectures fantomatiques (Phantom Reads) : Se manifeste quand une transaction lit un ensemble de données, et qu’une autre transaction y ajoute de nouveaux enregistrements avant que le premier ensemble ne soit relu, introduisant des incohérences.

        Niveaux d’isolation disponibles :

        • DEFAULT : Correspond au niveau d’isolation défini par le système de gestion de la base de données. Il s’adapte à la configuration par défaut du système.
        • READ_UNCOMMITTED : Ce niveau permet les lectures sales, non répétables, et fantômes, offrant la plus faible isolation entre transactions.
        • READ_COMMITTED : Ce niveau élimine les lectures sales mais peut toujours permettre des lectures non répétables et fantômes.
        • REPEATABLE_READ : Elimine les risques de lectures sales et non répétables mais peut laisser place aux lectures fantômes.
        • SERIALIZABLE : Le niveau le plus élevé d’isolation, prévenant les lectures sales, non répétables, et fantômes, garantissant une isolation complète.

        Choix du niveau d’isolation :

        Le choix du niveau d’isolation est dicté par les besoins spécifiques de l’application et représente un compromis entre performance et intégrité des données. Les niveaux d’isolation plus élevés augmentent la cohérence des données mais peuvent réduire la performance globale de l’application, car ils requièrent plus de ressources pour maintenir cette isolation.

        En résumé, l’isolation dans les transactions vise à garantir que les transactions concurrentes n’interfèrent pas les unes avec les autres, et les différents niveaux d’isolation offrent différents compromis entre la cohérence des données et les performances de l’application.


        Conclusion:

        En conclusion, la gestion des transactions avec Spring Framework est essentielle pour assurer l’intégrité et la cohérence des opérations dans une application. Comprendre les transactions et leurs propriétés fondamentales, telles que l’atomicité, la cohérence, l’isolation et la durabilité (ACID), est crucial pour développer des applications robustes et fiables.

        Nos autres articles

        Partager cet article:

        Nous Contacter

        Une question, une candidature, une offre ?  Écrivez-nous…

        01 84 20 94 37

        contact@sijo.fr

        43 Rue Pierre Brossolette, 92300